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Revue de quelques moments forts avec Yann Bergheaud, promoteur des Journées du E-Learning qui viennent de s'achever à Lyon, et dont e-learning Letter était partenaire… Des conférences et ateliers qui ont témoigné d'une soif des participants pour des médias qui seraient être accessibles sur tous les types de terminaux… 
e-learning Letter : Quel bilan général tirez-vous des journées du elearning ?
Yann Bergheaud : Un bilan extrêmement positif. Les journées du E-Learning sont devenues avec le temps (nous en sommes à la 7ème édition) un moment particulier pour tous ceux qui s’intéressent aux usages numériques dans les activités d’enseignement. On peut aujourd’hui les qualifier de rencontres entre des spécialistes et novices de toutes disciplines et de tout horizon : enseignement supérieur bien sûr mais également enseignement « scolaire » et de plus en plus le secteur privé des entreprises.
La diversité de profils des participants est un aspect que nous avons toujours voulu favorisé. Nous ne voulions pas d’une approche égocentrique : « les spécialistes parlent aux spécialistes ! » Cela fait des Journées du E-Learning un évènement assez exceptionnel.
e-learning Letter : Quels en ont été les moments les plus marquants ?
Yann Bergheaud : Difficile de tous les citer, d'autant que je n'ai pu assister aux tables rondes puisque je présidais la plupart du temps les conférences plénières.
Je mentionnerai toutefois l’intervention de Jean-Michel Fourgous sur les enjeux économiques et politiques du E-Learning et son rappel de l’importance de l’économie du savoir et de la connaissance pour notre avenir, ainsi que la nécessité d’investir massivement dans les infrastructures et la formation des enseignants. L’importance de la création des « autoroutes de l’information » a été également relevée par Jean-Michel Billaut qui nous a fait l’honneur de suivre les débats.
Plus techniquement sur les dispositifs en E-Learning, Margarida Romeiro (Université de Barcelone) a très pertinemment insisté sur l’importance du temps dans la formation. Avec les technologies de l’Information notre temps disponible devient plus rare, nous sommes happés par le multitâche, par conséquent les concepteurs de ressources et les « managers » de formation E-Learning doivent intégrer dans leurs solutions cette dimension. Il devient important de rythmer, séquencer l’E-Learning pour tendre vers une meilleure efficacité.
Enfin, Cédric Manara (Edhec Businness School) a bien démontré l’inadéquation aujourd’hui entre le droit et les usages en matière d’E-Learning.
Trois moments parmi plusieurs autres qui ont illustré la richesse des thèmes abordés, mais je pourrais aussi citer : Jean-Paul Moiraud et Thierry Merlin sur les mondes virtuels, Sophie Touzé sur l’Open Education, Gilles Chamberland sur la simulation, Davide Diamantini sur le Mobile Learning, Michel Dupuis…
e-learning Letter : Quel paysage du E-learning français se dessine ainsi ?
Yann Bergheaud : Un paysage loin d'être uniforme… Ce que nous avions anticipé avec le thème retenu cette année : le jeu sous toutes ses facettes.
On constate que les dispositifs ou les technologies (ou média) retenus pour enseigner par Internet sont intimement liés aux disciplines envisagées : l’on n’enseigne pas de la même manière la physique nucléaire et le droit des affaires ! L’on revient donc à la pédagogie… Une terme qui a mauvaise presse, mais c’est le nœud de la guerre en matière d’enseignement !
L’E-Learning est un aller-retour incessant entre la pédagogie et la technique. Je ne note pas de différence majeure sur ce point entre les secteurs public et privé. Quelque que soit le domaine d’activité, on s’efforce de transmettre du savoir et des compétences.
e-learning Letter : Comment les mondes de l'enseignement et de l'entreprise pourraient-ils s'inspirer mutuellement ?
Yann Bergheaud : Dans le domaine de l’enseignement, il faut distinguer l’aspect qualitatif et quantitatif. Qualitativement il y a des choses extraordinaires réalisées par les enseignants dans le domaine du E-Learning. Mais nous sommes loin du compte d'un point de vue quantitatif ! On ne peut pas parler de massification des usages E-Learning dans notre domaine. La situation me semble autre dans le monde de l'entreprise : un recours plus systématique, quoique relatif, au E-Learning avec des dispositifs parfois plus pauvres.
Dans la mesure où le monde universitaire n'est pas soumis à des impératifs de rentabilité, les enseignants inventent sans cesse de nouvelles approches, voire de nouvelles « aires de jeux » dans le domaine de l’E-Learning. A contrario le secteur privé a des exigences importantes en matière d’efficacité et de rentabilité, qui posent la question de l’utilité et du retour sur investissement des dispositifs. Etablissements d'enseignement et entreprises peuvent conjuguer leurs apports spécifiques pour développer le meilleur de l'E-learning ! Et pourquoi pas demain des chaires en E-Learning dans les Universités financées par des entreprises ?
e-learning Letter : Quelles sont principales tendances des prochaines années ?
Yann Bergheaud : L’E-Learning me semble être à la croisée des chemins.
Après une période quelque peu euphorique, l'ère du "un peu tout et n’importe quoi", où la technologie semblait prioritaire sur les usages et les bénéfices utilisateurs, on a atteint une certaine maturité. Aujourd’hui, les concepteurs prennent en compte le point de vue de l’usager et du service rendu, à travers des approches centrées sur l’utilisateur, ses attentes, la question de l’ergonomie…
Nous pouvons relever des lignes de force : développement important du Serious Games, émergence des mondes virtuels avec la simulation et enfin le Web 2.0 au niveau des outils. Parallèlement, les terminaux mobiles laissent entrevoir d’autres points d’entrée aux ressources en E-Learning. Les tablettes et les smartphones sont des récepteurs incontournables des prochains dispositifs E-Learning.
Contrairement à ce qu'on pouvait croire, la convergence des médias n’a pas eu lieu : les « lecteurs » de ressources E-Learning se diversifient avec une accessibilité différente d’un terminal à l’autre. Nous devons concevoir des ressources diversifiées au niveau des technologies utilisées (Serious Games, mondes virtuels…), mais qui doivent être accessibles par des terminaux variées. C’est un des principaux défis qui s'annoncent !
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